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1<!doctype html><html lang=fr><head><meta charset=utf-8><meta name=viewport content="width=device-width,initial-scale=1"><link rel=icon href="data:image/svg+xml,<svg xmlns=%22http://www.w3.org/2000/svg%22 viewBox=%220 0 100 100%22><text y=%22.9em%22 font-size=%2290%22>🦌</text></svg>"><link href=/posts/index.xml type=application/rss+xml rel=alternate title="Le blog de 5ika"><link rel=alternate type=text/turtle href=http://localhost:8000/profile.ttl><title>Confort et stabilitĂ© - Tim Izzo @5ika.ch</title><link href=/css/style.min.css rel=stylesheet></head><body><main class="page max-w-2xl"><div class="head h-card"><h1 class=mb-8><span class=p-name>Tim Izzo</span> @<a href=http://localhost:8000 class=u-url>5ika.ch</a></h1></div><p>Ă€ 25 ans, j’ai eu la chance de rejoindre une Ă©quipe de 5 personnes avec qui j’ai montĂ© une entreprise de dĂ©veloppement informatique. En se basant sur une courte expĂ©rience de lancement d’application ratĂ©, nous avons dĂ©cidĂ© que nous voulions profiter du caractère multi-compĂ©tent de notre Ă©quipe pour gagner nos vies. C’est donc en aoĂ»t 2016 que nous avons lancĂ© <a href=https://octree.ch target=_blank>Octree</a>, Ă l’origine une boĂ®te de dĂ©veloppement de sites Web sur mesure.</p><p>Étant toujours en Master, j’ai vu lĂ une manière douce d’attaquer le monde du travail. Le fait de travailler dans ma propre entreprise m’a toujours sĂ©duit sans trop savoir pourquoi, probablement Ă cause du semblant de facilitĂ© que cela montre: pas de patron, pas besoin de chercher un job, grande libertĂ©, possibilitĂ© de s’enrichir rapidement sans trop d’effort si les choses marchent. Évidemment, a posteriori, j’ai bien eu le temps de me rendre compte que tout ça n’était que des apparences.</p><p>Après 3 ans de recherche de croissance et de stabilitĂ©, Octree a subi une grosse crise et perdu beaucoup de plumes. Nous sommes passĂ©s de 10 personnes Ă 4, tous Ă des taux de travail partiels pour pouvoir maintenir la boĂ®te sous assistance respiratoire.</p><p>De mon cĂ´tĂ©, j’ai dĂ©butĂ© mon activitĂ© d’indĂ©pendant dĂ©but 2020, en plein Covid. L’idĂ©e Ă©tait de pouvoir appliquer l’ensemble de mes compĂ©tences techniques. MĂŞme si je peux dire aujourd’hui que cela fonctionne, j’ai clairement nĂ©gligĂ© les capacitĂ©s nĂ©cessaires en matière de prospection.</p><p>CĂ´tĂ© Octree, la crise a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©latrice et a lancĂ© beaucoup de questions: avec qui nous voulons collaborer ? Pour quels clients ? Que dĂ©fendons-nous ? Qui sommes-nous ? Quel avenir pour la boĂ®te ?</p><p>Notre gouvernance en <a href=https://fr.wikipedia.org/wiki/Holacratie target=_blank>Holacracy</a>, fraĂ®chement instaurĂ©e juste avant la crise, nous a apportĂ© les clĂ©s pour avancer sur ces questions. Le passage Ă l’Holacracy nous a amenĂ© Ă nous fixer une <em>raison d’être</em>, c’est-Ă -dire une formulation concrète de ce que nous souhaitons poursuivre, le pourquoi de notre travail. Ă€ quatre, nous avons pris cela plus au sĂ©rieux qu’alors et avons Ă©tabli la raison d’être suivante, qui nous guide toujours: <em>CrĂ©er un cercle vertueux entre la sociĂ©tĂ© et la technologie au profit de l’Humain</em>.</p><p>PoussĂ©s par cette raison d’être, nous avons ainsi passĂ© 3 ans Ă reconstruire Octree pas après pas. Lentement mais sĂ»rement. Nous avons engagĂ© des personnes en phase avec notre culture d’entreprise de plus en plus affirmĂ©e et nous avons embrassĂ© pleinement l’Holacracy et son potentiel.</p><p>Aujourd’hui, les projets que nous dĂ©veloppons n’ont rien Ă voir avec ceux des dĂ©buts. Nous travaillons avec des entitĂ©s publiques comme l’<a href=https://participer.ge.ch/ target=_blank>État de Genève</a>, la <a href=https://participer.lausanne.ch/ target=_blank>ville de Lausanne</a>. Nous accompagnons des communes et des entreprises genevoises vers la transition numĂ©rique avec <a href=https://r-21.ch/ target=_blank>R-21</a> et poussons nos propres applications comme <a href=https://caroster.io/ target=_blank>Caroster</a>.</p><p>Nous sommes fiers de ce que nous faisons et de part les choix que l’équipe d’Octree a fait ces dernières annĂ©es, nous nous sommes distinguĂ©s des entreprises conventionnelles:</p><ul><li>Tout le monde touche le mĂŞme salaire (proportionnellement au taux de travail de chacun). Ce salaire est augmentĂ© progressivement avec le dĂ©veloppement de l’entreprise.</li><li>Nous sommes une sĂ rl Ă but non lucratif. Octree fait notamment partie du <a href=https://www.apres-ge.ch/ target=_blank>rĂ©seau de l’économie sociale et solidaire</a>.</li><li>Personne ne travail Ă 100%. On a donc tous du temps Ă cĂ´tĂ© pour faire autre chose ou vivre, tout simplement.</li><li>Nous ne souhaitons pas devenir une grosse entreprise. 15 personnes semblent ĂŞtre un maximum avant de scinder la boĂ®te.</li><li>La confiance et la communication plutĂ´t que la peur et l’autoritĂ©.</li></ul><p>Mais cela n’est pas “tout facile” comme le jeune moi pouvait le penser 6 ans plus tĂ´t. Ces choix entraĂ®nent des renoncements:</p><ul><li>Avec un Master HES dans le domaine de l’IT, le salaire moyen en Suisse est deux fois plus grand que ce que je touche aujourd’hui en prenant en compte mon activitĂ© chez Octree, mes projets indĂ©pendants et les cours que je donne chez CREA.</li><li>Il y a toujours une partie de mon cerveau dans un ou plusieurs projets en cours. La sĂ©paration entre le privĂ©e et le pro est fine, voire inexistante sur certaines pĂ©riodes. Pour quelqu’un qui peine Ă gĂ©rer son stress comme moi, cela demande une autre forme de travail plus personnel.</li><li>Le fait d’être une très petite entreprise implique de l’instabilitĂ©. Par exemple, un gros projet annulĂ© peut avoir un impact fort sur la santĂ© de la boĂ®te.</li><li>Il n’est pas possible de gĂ©rer “juste son p’tit cul”. En plus de son travail quotidien propre au mĂ©tier, il faut parfois prendre la casquette de facilitateur, de secrĂ©taire, de RH, de mĂ©diateur, d’administrateur, d’accompagnateur. Personne ne peux imposer de dĂ©cision aux autres et personne ne peut ĂŞtre virĂ©.</li></ul><p>Ainsi, rĂ©gulièrement j’en reviens Ă me poser ces questions: Est-ce que c’est ce que je veux ? Est-ce que je n’aspire pas Ă plus de stabilitĂ© et de confort financier ? Est-ce que le choix de la facilitĂ© n’est pas finalement le bon choix ?</p><p>Ă€ chaque fois, la rĂ©ponse est aisĂ©e: Non.</p><p>Non car le salaire n’est qu’une partie de ce que l’entreprise offre Ă ses employĂ©-e-s. Octree, comme les autres boĂ®tes auto-gouvernĂ©es, offre tout un panel de choses qui ne seraient pas possibles dans une entreprise conventionnelle: je fais un travail qui a du sens, je prends moi-mĂŞme les dĂ©cisions qui concernent mon travail, j’ai la possibilitĂ© d’adapter ma place au sein de l’entreprise, je peux voir les effets de mon travail et j’en rĂ©cupère les fruits de manière Ă©quitable. Je travail avec des personnes passionnĂ©es, qui veulent s’impliquer et en qui j’ai confiance.</p><p>Non car mĂŞme si je cogite continuellement sur des projets, c’est avant tout parce que je suis passionnĂ© par ce que je fais et j’ai du plaisir Ă rĂ©flĂ©chir quand mes pensĂ©es sont maĂ®trisĂ©es. Je cherche constamment comment amĂ©liorer les choses, les processus, le code, la qualitĂ© du produit, etc..</p><p>Non car nous dĂ©veloppons des projets qui ont du sens et qui rĂ©pondent Ă un besoin rĂ©el plutĂ´t qu’à vendre et faire du chiffre. Si un produit est pertinent et est dĂ©veloppĂ© correctement, il peut devenir un vrai outil et a peu de chance d’être avortĂ©.</p><p>Non car je crois Ă la puissance de la communication et de la confiance. Dans les entreprises conventionnelles, si vous ne faites pas du bon travail ou si vous ne faites pas vos 8h par jour, vous pouvez ĂŞtre virĂ©. Quand votre supĂ©rieur-e vous demande quelque chose, vous devez le faire, mĂŞme si vous trouvez cela stupide ou n’êtes pas d’accord. On vous engage pour un job fixe correspondant Ă un cahier des charges et vous ĂŞtes cadrĂ©s dans ce que vous pouvez apporter Ă l’entreprise et ce qu’elle peut vous donner en retour. Vous voulez faire plus ? Vous voulez faire mieux ? Non, vous remplissez votre cahier des charges ou vous partez.</p><p>Renoncer aux quatre points Ă©voquĂ©s plus haut n’est pas un problème car il y a bien plus Ă gagner. Les obligations de la vie et la pression sociale me ramènent toujours Ă ce choix et c’est avec fiertĂ© que je continue Ă crĂ©er les choses plutĂ´t qu’à les subir.</p></main></body></html>